Lundi 19 septembre : Peta de Mulleres, au dessus de Hospitau de Vielha
Le petit déjeuner ce matin a de quoi mettre en forme pour la journée : jus de fruits, viennoiseries, charcuterie, fruits, produits laitiers à volonté. La suite est moins drôle : très vite, le ciel se couvre d'une masse nuageuse venant du nord. Puis quand la neige se met à tomber, alors là le moral tombe au plus bas. Le col de Mulleres est connu comme étant difficile à trouver et très raide au point que Véron conseille de s'encorder pour descendre. Deux gardes civils espagnols me conseillent un autre col plus facile mais qui impose un détour d'une journée. Je monte, un peu indécise. Mais, ô miracle, du ciel bleu à l'horizon, il ne neige plus, et contrairement à ce qu'on m'avait prédit, la roche est assez sèche. Le ciel se dégage peu à peu et l'ambiance est irréelle. De la neige saupoudre les rochers, les ruisseaux sont en glace et le soleil fait des percées dans les nuages.
Le col est encore dans le brouillard, je suis des cairns qui semblent partir dans la bonne direction. Je finis par arriver... au sommet de Mulleres. Le ciel me fait alors le cadeau de se dégager tout à fait. Magnifique ! L'Aneto, la Maladeta et l'ensemble de la chaîne pyrénéenne espagnole se découvrent à mes yeux. Le vent n'est pas si violent que je l'attendais au sommet, je peux même me permettre de m'installer faire la pause déjeuner à l'abri derrière un rocher, tout ça absolument seule...
D'en haut, le col à l'air vraiment casse gueule mais Véron m'aura stressée pour rien (et ce n'est pas le première fois), la descente suivant les cairns de vire en vire s'avère facile. Evidemment, des traces dans la neige m'ont quand même aidé à trouver le départ de l'itinéraire. Versant sud, tout est plus sec, et la descente, au soleil, se fait bien mais elle est longue. Je décide de rester bivouaquer sur un pla herbeux avec un couple de français sympathiques montés là avec chien et chevaux. Le cadre est enchanteur, ce qui fait oublier le vent, encore bien rafraîchissant. Celui-ci se calme la nuit venue. Yves et Clair ont fait du feu et on se régale de polenta sucrée aux amandes. Cette nuit est une de ces nuits magiques où les étoiles étincelantes laissent peu à peu place à la lune qui vient éclairer la paroi rocheuse qui termine le cirque puis vient à tout illuminer d'une lumière irréelle. La soirée s'éternise, je me sens bien.
Bilan : - 1200 m de dénivelé
- 1 sommet = pic de Mulleres (3010 m)
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