Mardi 4 octobre : gîte de Batère
Comme je le craignais, le temps ne s'est pas arrangé ce matin. Le vent est un peu tombé mais du coup le plafond nuageux est descendu à 2000 m environ. Je pars à 8h30 sans conviction. Au vu des conditions météo, je préfère faire le tour par le GR 10. Mais une fois arrivée à la bifurcation des chemins, le panneau indique 5 heures jusqu'au refuge des Cortalets. C'est 2 heures de plus que par l'itinéraire normal. Je repense à ce que m'a dit la gardienne du gîte : il est possible de monter pour redescendre directement par la crête de Barbet. J'opte pour cette solution et commence à monter en direction du sommet.
Je suis déjà dans le brouillard et celui-ci s'épaissit au fur et à mesure que je monte. On contrepartie, il y a beaucoup moins de vent qu'hier. A choisir, je crois que je préfère encore le brouillard d'autant que le chemin est bien balisé de jaune. Par terre il y a de la neige en petite quantité et tout est figé par le givre. Je monte vite, mon sac étant décidément bien plus léger maintenant. Au dessus de 2500 m le vent commence à souffler plus fort, mais seulement par rafales. Le brouillard est si dense que je ne vois pas partir la crête des Barbets. Je suis bien obligée de suivre le balisage et arrive à cette fameuse cheminée qui nécessite de mettre un peu les mains. Dieu merci, le rocher est sec, il n'y a qu'à pousser la neige qui s'y est accumulée, monter au sommet est facile malgré les conditions. Monter dans cette cheminée entourée de grandes parois rocheuses dans le brouillard avec la neige et le bruit du vent qui siffle tout autour est particulier, un peu effrayant mais beau.
En haut, le décor est plutôt glaciaire. La croix est entièrement recouverte de givre et le brouillard est épais. Ca change des photos que l'on a l'habitude d'y prendre l'été au milieu des touristes. Il y a un peu de vent, je ne tarde pas à redescendre. Il y a des traces dans la neige, je ne suis pas la seule à être montée. Le chemin de la descente est facile, surtout à suivre les traces. Je croise les 4 pompiers avec qui j'ai passé la soirée qui montent depuis le refuge. Ils sont assez étonnés, nous nous donnons rendez vous pour boire un verre au refuge.
Le refuge des Cortalets est agréable avec son feu dans la cheminée. J'y mange une bonne omelette, vite rejointe par les pompiers qui sont redescendus et me repose un peu avant de repartir pour la fin de l'étape. A 14 heures c'est repartit pour une longue, longue marche. Il n'y a pas beaucoup de dénivelé mais le chemin devient vite monotone. Il file à flan de montagne, sous le plafond nuageux et offre un beau panorama sur la pleine en contrebas avec le jeu du soleil et des nuages. En montant au col de la Cirère, j'arrive à déranger encore quelques Izards, certainement les derniers de ma traversée. Du haut du col la vue est splendide. On voit la mer des deux cotés avec des éclaircies très localisées sur de lointains sommets. Finalement ce ciel perturbé fait partie du charme de ce cadre à l'automne.
A 18 heures je suis au gîte. Je profite d'y être seule pour traîner un peu sous la douche et laver mon linge.
Bilan : - 1400 m de dénivelé
- 1 sommet = Canigou (2784 m)
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